Et si votre meilleure stratégie de concentration était… de vous parler tout seul ?
Dans un monde où le silence est souvent synonyme de sérieux et de productivité, une étude vient casser les codes : parler à voix haute stimulerait nos capacités cognitives.
Autrement dit, cette petite habitude que l’on pensait étrange ou distrayante pourrait, au contraire, être le signe d’un esprit affûté.
Alors, pourquoi se parler à soi-même aide-t-il notre cerveau à mieux fonctionner ?
Et comment en tirer parti sans passer pour le collègue qui a perdu la raison ?
On vous explique tout.
Ce que dit la science :
Se parler, c’est se doper mentalement
Une équipe de chercheurs de l’Université de San Diego (Guo & Dobkins, 2023) a observé que les personnes qui se parlaient à voix haute pendant un exercice de mémoire réalisaient de meilleures performances que celles qui restaient silencieuses.
Cette « parole privée » activerait des zones du cerveau liées à la planification et au contrôle, aidant à mieux organiser ses pensées et à retenir l’information.
Et ce n’est pas tout.
Une autre étude, menée par l’Université de Waterloo (2017), montre que lire à voix haute renforce la mémorisation. Ce qu’on appelle le « production effect« : le fait de prononcer les mots et de s’entendre les dire active un double canal sensoriel (visuel + auditif), ce qui ancre davantage l’information dans la mémoire à long terme.
En résumé : parler à voix haute, n’est pas un signe de folie.
C’est une façon pour le cerveau de structurer, comprendre et retenir plus efficacement.

Comment l’adopter (sans gêner tout le cabinet) ?
Bonne nouvelle : vous n’avez pas besoin de parler fort ou de faire de longs monologues. Quelques astuces suffisent pour tirer parti du pouvoir de la parole à voix haute :
- Lire à voix haute les informations importantes d’un patient pour mieux les retenir.
- Se verbaliser les étapes d’une tâche (« j’envoie le mail, puis je lance la stérilisation »).
- Se coacher soi-même dans les moments clés (« allez, je planifie tous mes rappels de rendez-vous, on se concentre »).
- Chuchoter si vous êtes entouré : le cerveau capte même les murmures.
Et pour les plus discrets : reformuler mentalement à voix « intérieure » marche aussi, même si la version « audible » reste la plus efficace selon les chercheurs.
Accès immédiat à toutes les informations clés : ordonnances, feuilles de soins, paiements, documents, imagerie, notes internes, historique de stérilisation, etc.
En conclusion : se parler, c’est penser plus fort
Se parler à voix haute, ce n’est pas un signe de folie, mais un signe d’activité cérébrale avancée.
C’est oser transformer ses pensées en mots pour mieux les comprendre, les retenir, et les utiliser.
Alors la prochaine fois que vous vous surprendrez à murmurer « Allez au tour de Mr Dubois, après je fini de préparer mon kit de sté » dites-vous que vous êtes peut-être en train de stimuler votre intelligence.
Et si on commençait maintenant ?
Dites-le à voix haute : “Je vais tester ça dès aujourd’hui.”





